Dans un monde qui change, qui s’accélère, les traditions se perdent, s’oublient progressivement chantier après chantier. Alors quelles sont ces fameuses coutumes que pratiquaient nos ainés à chaque fin de chantier ?
Le bouquet final ou le sapin au sommet de la charpente
Cette tradition consiste à poser au point le plus haut de la charpente (le faîtage), un branchage ou un sapin orné de fleurs et de rubans de toutes les couleurs. La tradition veut que ce soit généralement le membre le plus jeune de l’équipe qui s’en charge. La pose de ce bouquet marque la fin du chantier et symbolise le bon travail des ouvriers, maître d’ouvrage, architectes et toute personne ayant participé au chantier.
Ce bouquet final a pour principe de protéger la maison de tout dommage et de porter bonheur à ses propriétaires.
Cette tradition ouvre également les festivités : l’occasion pour l’ensemble des participants au chantier, des voisins, des amis, etc. de se réunir autour d’un verre de l’amitié, une réception qui se veut conviviale.
Dans certaines régions, lorsqu’une maison est terminée, les maçons y placent un drapeau français pour signaler la fin du chantier…Aujourd’hui, ces deux traditions se font rares : manque de temps, nouvel état d’esprit ou par non-connaissance, les maçons effacent de plus en plus ces coutumes de leurs chantiers.
Le gigot-bitume, ou l’art de bien manger à la fin du gros œuvre
Une tradition bien ancienne issue des maîtres bitumiers qui tend à disparaître. Le gigot-bitume était l’occasion de marquer la fin du chantier.
Il s’agissait alors de faire cuire un gigot dans du goudron en fusion, une recette nécessitant une technique bien particulière puisqu’il faut avant d’emmailloter le gigot, l’assaisonné de sel et de poivre puis l’envelopper de multiples couches d’aluminium et de papier kraft (afin de protéger la viande du bitume). Lors de cette occasion, tous les corps de métier sont conviés autour d’un repas.
Aujourd’hui, cette tradition a quasiment disparu des chantiers, et ce sont désormais des entreprises spécialisées qui interviennent de temps à autre dans la réalisation de ce gigot-bitume.
Il faut bien l’admettre, ces rituels de partage et de convivialité célébrant la fin d’un chantier sont en voie de disparition, reflet d’une époque semble-t-il révolu. Les rythmes et habitudes de travail sur chantier sont désormais régis par l’exigence de productivité et diverses contraintes réglementaires. Les clients semblent également accorder moins d’importance à fêter l’achèvement des différentes constructives de leur maison.
Moins fréquents, les moments festifs se font plutôt dans l’entreprise que sur les lieux de chantier, sous forme de repas d’équipe une ou deux fois par an…
Et vous ? Avez-vous connu ces traditions ?