Maçon, un métier d'avenir

Le monde change, celui de la construction aussi obligeant les entreprises du bâtiment à adapter en permanence leurs compétences techniques et leur savoir-faire commercial.  

Dans un environnement réglementaire toujours plus exigeant, ces 10 dernières années ont vu l’émergence de nouveaux matériaux, systèmes constructifs et outils numériques. Et tout laisse à penser que ces évolutions vont s’intensifier dans l’avenir avec un impact certain sur les métiers du bâtiment, même les plus traditionnels comme celui de maçon.   

C’est précisément l’exercice prospectif auquel s’est livré le très sérieux Institut des métiers de la maçonnerie à travers une étude récente visant à identifier ce que sera le profil du maçon en 2030… 

En voici les principaux enseignements.  

Vers plus de mixité des matériaux, en optimisant le recours aux ressources naturelles 

Il y a incontestablement aujourd’hui de nouvelles façons de construire et d’utiliser les bâtiments. 

Si les matériaux, les techniques constructives et la réglementation évoluent c’est aussi parce que le contexte économique, social et démographique dans lequel nous vivons change. Sans oublier la prise en compte désormais incontournable du critère environnemental. 

Dans quelle mesure les entreprises de maçonnerie seront-elles impactées par ces changements ?   

D’ici 2030, les bases fondamentales du métier ne changeront probablement pas. On aura en effet toujours besoin de l’expertise d’un maçon pour préparer les fondations, monter les murs, poser les dalles ou assembler les briques et les parpaings avec du ciment ou du mortier. L’étude souligne cependant que le maçon de demain devra aussi apprendre à optimiser l’utilisation des ressources naturelles comme les granulats par exemple. 

Par ailleurs, la prise en compte réglementaire de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) des produits pourrait stimuler un intérêt nouveau pour certaines techniques constructives traditionnelles telles que la terre crue, la paille ou les matériaux biosourcés. Pour ces mêmes raisons, économiques et écologiques, on s’orienterait également vers une mixité plus grande des matériaux dans les constructions, associant notamment le minéral, le bois et le métal.  

Un mode de travail plus collaboratif et moins physique  

Selon l’étude, le changement le plus marquant pour les maçons affectera principalement leur mode de travail sur les chantiers. Les objectifs toujours plus exigeants de performance globale des bâtiments obligeront l’ensemble des corps de métier à coopérer beaucoup plus étroitement lors des travaux. Une plus grande collaboration sera également requise sur le plan local dans un contexte d’économie circulaire favorisant les circuits courts d’approvisionnement.   

L’enquête pointe aussi le fait que les nouveaux systèmes constructifs s’accompagneront souvent d’une plus grande mécanisation des tâches.  

Une approche plus globale et individualisée de la formation  

Sans surprise, l’étude souligne que ces évolutions modifieront profondément le mode de formation au métier. Moins scolaire et bien plus opérationnel, il exigera des apprentis maçons d’être pleinement acteurs de leur formation. Les sujets pourront être étudiés en amont des cours et les formateurs accompagneront ensuite les jeunes sur le terrain dans une approche pédagogique par projet visant à intégrer savoirs théoriques, savoir-faire et savoir-être.   

2030, c’est déjà demain et pour tous les maçons qui sauront anticiper et intégrer ces changements, aucun doute possible leur métier a encore un bel avenir !