Les différents types de parpaings

Creux, plein ou isolant, le bloc parpaing dans tous ses états

Dans les années d’après-guerre, l’engouement constructif pour le béton a popularisé, auprès des maçons, l’utilisation du bloc parpaing creux (appelé aussi « agglo » ou « moellon ») comme principal matériau de structure pour la construction de maisons ou de petits bâtiments collectifs.

Cependant, depuis 2005, les réglementations successives toujours plus exigeantes sur le critère thermique, ont fortement pénalisé le parpaing, réputé moins performant dans ce domaine, au détriment d’autres matériaux comme la brique terre cuite par exemple.

Le succès plus récent de la pose collée en joints minces a mis également à mal la domination historique de l’agglo traditionnel dont la mise en œuvre se fait habituellement en pose maçonnée, à priori moins confortable et moins rapide.

Ces dernières années néanmoins le parpaing a retrouvé jeunesse et intérêt auprès des constructeurs, des prescripteurs et des maçons. En effet, Les industriels de la filière béton ont su réagir et proposent désormais, une offre produits performante et diversifiée de parpaing creux, plein ou isolant, dont la mise en œuvre peut se faire au choix en pose maçonnée ou collée. Nous vous proposons ici un bref panorama comparatif pour en comprendre les différences :

PARPAING CREUX : populaire, économique et polyvalent

Malgré une forte concurrence, le parpaing creux à maçonner reste aujourd’hui le matériau constructif le plus utilisé et probablement le plus polyvalent en termes d’applications. Il sert pour tous travaux de maçonnerie et en particulier à la construction de murs traditionnels standards, au moyen de chaînages horizontaux.

Grâce à ses extrémités creuses, ce parpaing est idéal pour la réalisation de joints verticaux.

Le parpaing creux est un bloc béton composé généralement de 6 alvéoles creuses, il se caractérise dans sa version de référence par les dimensions suivantes : 50cm de longueur, 25 de hauteur et 20 d’épaisseur.

Ses principaux avantages sont sa popularité auprès des maçons grâce à une mise en œuvre traditionnelle en joints épais maîtrisée de tous, sa disponibilité partout en France et bien sûr son prix économique.

De faible résistance thermique (environ 0,2 m2.K/W), pour des applications en murs de structure, ce type de matériau nécessite d’être associé à un isolant d’épaisseur suffisante afin de répondre aux contraintes réglementaires.

D’autre part les adeptes aujourd’hui nombreux de la pose collée en joints minces ne manqueront pas de reprocher au parpaing creux à maçonner d’exiger une bétonnière, plus de temps et plus de mortier sur le chantier …

PARPAING PLEIN : solution béton idéale pour renforcer la résistance mécanique du bâti et l’isolation phonique des murs de séparation

Constitué de granulats courants, le parpaing plein est fréquemment utilisé pour les travaux de maçonnerie de soubassement, de sous-sols ou pour les cloisons séparatives à forte exigence acoustique. Il se révèle plus lourd et plus dense que les autres parpaings.

On trouve sur le marché 2 types de parpaing plein : classique ou perforé.

Le parpaing plein offre plusieurs avantages notamment :

  • Des propriétés mécaniques permettant de résister à de très fortes charges, ce qui donnera une grande solidité au bâti et aux fondations de la maison.
  • D’excellentes performances acoustiques, pour répondre par exemple à l’exigence d’isolation phonique d’une cloison béton séparative
  • Une très forte résistance au feu

Cependant, l’un des inconvénients du parpaing plein comparé à un parpaing creux traditionnel est son poids, jusqu’à 2 fois supérieur (soit environ 30 KG pour un bloc 50 x 20 x 20cm vs 14 KG pour un bloc creux).

Sa résistance thermique reste également faible (~ 0,2 m2.K/W), équivalente à celle du parpaing traditionnel.

Enfin sur le plan économique, elle reste une solution constructive près de 1,5 fois plus chère que le bloc béton standard.

PARPAING ISOLANT : tout proche des meilleures performances thermiques

Apparus sur le marché il y a quelques années, le parpaing isolant se distingue des autres parpaings par sa qualité supérieure d’isolation thermique. Il est constitué d’argile expansée, de pierre ponce, de pouzzolane ou d’ardoise expansée.

Ce type de parpaing concerne en fait 2 catégories de produits :

  • Les blocs de granulats légers sans isolant intégré.
  • Les blocs avec un isolant intégré dans les alvéoles, à base de laine de roche, de polystyrène ou de mousse minérale

Avec ou sans isolant intégré, le principal avantage d’un parpaing isolant est son excellent niveau de résistance thermique (R = 1 à 2m2.K/W, selon les produits), ce qui en fait une solution constructive équivalente voire supérieure à la brique isolante terre cuite.

De plus la présence d’un isolant intégré permet de réduire, voire de supprimer, les ponts thermiques lors de la pose.

Pour autant le recours à ce type de parpaing n’est pas toujours une garantie de pouvoir se passer d’un isolant. Certains parpaings isolants offrent avant tout une isolation complémentaire, mais ne dispensent pas d’isoler les murs par l’intérieur. L’isolation rapportée requise sera toutefois d’épaisseur moindre comparativement à celle exigée par un parpaing creux.

Relativement léger et le plus souvent mis en œuvre en pose collée, les parpaings isolants offrent ainsi un confort et une rapidité de pose supérieurs à la maçonnerie d’un bloc creux traditionnel, avec à la clé un gain de productivité chantier d’environ 30 %.

Pour la plupart, ces produits restent cependant 2 fois plus chers qu’un parpaing standard. Encore relativement méconnus et peu utilisés, leur disponibilité locale dans la distribution professionnelle peut également être aléatoire, obligeant les maçons à bien anticiper le besoin du chantier et à choisir le bon produit.