Ciment ou chaux… Pourquoi et comment choisir, selon vos besoins ?

Ciment et chaux sont 2 matériaux traditionnels de maçonnerie à priori bien connus des professionnels mais dont la composition, les applications constructives et les avantages sont très spécifiques. Pour en savoir plus, voici quelques rappels et précisions utiles.   

Un peu de culture technique…  

Chaux et ciment sont des matériaux liants. Utilisés à l’état de poudre, ils permettent notamment d’associer les éléments constitutifs des mortiers et bétons tels que les sables et les granulats, lors de la prise et du durcissement.  

Catégories de chaux 

Utilisée dans la construction et connue depuis l’antiquité, la chaux était autrefois principalement employée pour bâtir, fabriquer des enduits, traiter les sols et réaliser des peintures décoratives. Délaissée ensuite au profit du ciment, la chaux connait depuis une vingtaine d’années un regain d’intérêt, en particulier pour l’habillage des murs de pierres dans le bâti ancien.   

Matière de couleur blanche et généralement poudreuse, la chaux est obtenue par la décomposition thermique du calcaire. On peut distinguer plusieurs grandes familles de chaux :  

  • La chaux aérienne
  • La chaux hydraulique
  • La chaux hydraulique naturelle

 

Catégories de ciment 

L’histoire du ciment quant à elle, est plus récente que celle de la chaux. En 1824, l’Anglais J. ASPDIN élabora et breveta un produit proche du ciment, obtenu par cuisson d’un mélange finement broyé de calcaire et d’argile.  

Ce liant minéral hydraulique, fabriqué principalement à partir du clinker, permet de confectionner un béton comparable à la pierre de Portland couramment utilisée dans la construction en Angleterre, d’où sa désignation « Ciment de Portland ». Le ciment est le principal matériau constituant du béton et lui confère plusieurs propriétés importantes, notamment sa résistance.  

L’industrie cimentière met aujourd’hui à la disposition des maçons différents types de ciments, classés en fonction de leur composition ou de leur résistance et adaptés à des domaines d’emploi bien déterminés.  

On distingue généralement 2 catégories :   

  • Les ciments courants tels que : le ciment Portland (CEM I), le ciment Portland composé (CEM II), le ciment de haut-fourneau (CEM III).  
  • Les ciments spéciaux tels que le ciment à maçonner, le ciment prompt naturel, le ciment alumineux fondu, le ciment blanc.  

  

Chaux ou ciment, quels usages et avantages ?    

Compte tenu de leurs propriétés et de leur mode de mise en œuvre, ces 2 matériaux sont plus complémentaires que concurrents. Chacun présentant des domaines d’usage spécifiques.  

Les chaux

  • La chaux aérienne offre un usage plutôt destiné aux enduits intérieurs. La prise étant très longue, cette chaux est principalement utilisée aujourd’hui sous forme de badigeon, de peinture, ou mélangée avec du ciment ou d'autres produits.  
  • La chaux hydraulique est utilisée pure (jamais bâtardée) pour hourder des blocs bétons ou des briques.  
  • La chaux hydraulique naturelle est utilisée pure pour hourder la pierre ou réaliser des enduits extérieurs. Elle peut être mélangée avec du ciment blanc ou gris. 

D’une manière générale, la chaux convient à une maçonnerie traditionnelle qui nécessite d'être perméable à l'air. Cette perméabilité permet aux murs de structure qui absorbent de l'eau par de la pluie ou des remontées capillaires d'évacuer cette eau par ses joints à la chaux.  

Les ciments

Le ciment quant à lui est particulièrement utilisé pour des applications où des résistances mécaniques plus élevées vont être requises mais également en maçonnerie courante pour des travaux de montages de briques, montages de blocs, enduits, etc. Par exemple : 

  • Le ciment Portland (CEM I) est recommandé pour des travaux nécessitant des décoffrages rapides, des travaux par temps froid (où la température est inférieure à 5°C) et des résistances élevées. 
  • Le Portland Composé (CEM II) est conseillé pour des travaux nécessitant une résistance importante ainsi que tous les travaux de maçonnerie courante (dallages, fondations, montages de mur en blocs et briques, bétons d’ouvrages courants en maçonnerie, etc.).  
  • Le ciment de haut fourneau (CEM III) est préconisé pour des travaux en milieux agressifs (eau de mers, milieux acides, travaux agricoles, etc.).  La prise est plus lente pour ce type de ciment ce qui facilite la mise en œuvre du béton. De plus, du fait de sa composition plus faible en clinker, ce ciment permet de réduire les émissions de CO2 lors de sa fabrication et de préserver davantage les ressources naturelles. 
  • Le ciment blanc sera plutôt utilisé pour des travaux esthétiques (bétons décoratifs, scellement de carrelage, etc.). 
  • Le ciment à maçonner est préconisé pour la fabrication de mortier dans le bâtiment en raison de sa plasticité qui facilite la pose des blocs de briques et bétons. 

Ses qualités mécaniques sont également bien meilleures que celles de la chaux, au point de se marier très bien au fer et à l’acier permettant la conception d’ouvrages en béton armé.  Cependant, le ciment demeure peu souple et peu perméable à l’eau.  

 

En résumé, ciment et chaux restent aujourd’hui comme hier des matériaux incontournables de maçonnerie extérieure et intérieure, offrant chacun une très large palette d’applications constructives et répondant à toutes les exigences techniques ou esthétiques sur chantier.