Matériau de base pour tous travaux classiques de maçonnerie le parpaing est, depuis l’après-guerre notamment, un produit incontournable pour la construction des murs et des cloisons de nos logements. Grâce à sa modularité, sa simplicité de mise en œuvre et la diversité de ses applications chantier, il fait partie de votre quotidien de maçon. Mais saviez-vous que de Lille à Marseille, selon sa région l’utilisation, son appellation change ?
- Origine du mot, caractéristiques et petit tour de France linguistique pour nous assurer que l’on parle bien du même parpaing...
Origine et caractéristiques du parpaing
Le parpaing est un bloc parallélépipède de maçonnerie, en mortier, béton ou ciment, qui peut être taillé ou moulé. Il en existe plusieurs types selon que l’élément est plein, creux, perforé, en planelle ou en bloc d’angle. L’étymologie du mot remonterait au XIIIe siècle. Le mot parpaing en français étant directement emprunté à l’expression « perpetaneus » issue du latin populaire et qui curieusement signifie ininterrompu. Il décrit en effet une pierre qui traverse toute l’épaisseur d’un mur...
- Le saviez-vous ? A l’origine le mot parpaing ne décrit pas un élément de maçonnerie comme il le fait de nos jours, mais un mode de construction ! Ainsi, quand une pierre embrasse toute l’épaisseur d’un mur, on dit qu’elle « fait parpaing ». Et ce, quels que soient ses dimensions, son poids ou les qualités du matériau.
Matériau de construction « star » depuis le milieu du siècle dernier, le parpaing a su ces dernières années résister à la concurrence de la brique terre cuite, restant aujourd’hui prescrit dans près de 60% des maisons individuelles françaises.
Monté à joints de mortier ou à joints secs, sa mise en œuvre s’effectue dans le respect du DTU 20-1.
En termes d’aspect, on prendra soin de distinguer le moellon qui est un parpaing taillé et le bloc de béton qui est un parpaing moulé.
Anatomie d’un bloc béton
De forme régulière, robuste, relativement léger et peu cher, le bloc béton constitue le matériau de maçonnerie courant de la plupart de nos maisons et petits bâtiments de logements collectifs.
La structure du bloc peut être creuse ou pleine selon sa classe de résistance mécanique et thermique.
Pour des raisons esthétiques et/ou d’isolation, on recouvrira le mur en parpaing d’un enduit coloré ou d’un crépi.
20 cm de hauteur, 50 cm de longueur et 20 cm d’épaisseur constituent les dimensions standards d’un bloc béton.
Il existe 4 types de bloc de béton :
- les blocs de béton courants creux
- les blocs de béton pleins (utilisés principalement en infrastructure)
- les blocs de béton d'angle (employés pour les chaînages verticaux)
- les blocs de béton en "U" (utilisés pour chaînages horizontaux et pour linteaux)
Comment dites-vous parpaing dans votre région ?
Bloc béton, moellon, agglo ou bien encore quéron... Selon la région où il est utilisé, le parpaing peut avoir différentes appellations. Petit tour d’horizon linguistique :
- Parpaing
Probablement le mot le plus générique et donc le plus utilisé partout en France, par les professionnels comme par les particuliers pour désigner notre bloc parallélépipède gris...
- Bloc béton
Terme de référence dans le langage des industriels (cimentiers et fabricants de matériaux de structure) pour désigner un élément de parpaing moulé, le bloc béton semble être l’appellation la plus utilisée dans les régions Nord, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Pays de la Loire ou encore Provence Alpes Côte d’Azur.
- Moellon
Le terme « moellon » (ou moilon) trouve son origine dans une pierre généralement faite de calcaire, taillée entièrement ou partiellement. Le mot « moellon » est utilisé dans toute la France, sauf en Basse-Normandie et en Champagne-Ardenne. Il est plus répandu dans les régions Rhône-Alpes, en Auvergne et Bourgogne.
- Aggloméré (ou « agglo »)
L’aggloméré ou « agglo » béton est un terme générique désignant le matériau au sens strict, c’est-à-dire une agglomération de liants qui durcissent. Rappelons cependant que l’aggloméré ne fait pas toujours référence au béton puisqu’il existe également de l’aggloméré en bois.
- Quéron (ou cairon)
A l’origine, le terme « queron » désignait des pierres qui servaient à former les bords de la chaudière des savonniers. Pour désigner le parpaing, le mot quéron s’impose en Nouvelle-Aquitaine et Languedoc Roussillon mais serait aussi utilisé en PACA ainsi qu’en Bretagne, Normandie et Ile de France avec l’orthographe « cairon ».
En conclusion et si l’on se réfère à l’outil statistiques Google Trends, c’est le terme générique « parpaing » qui reste sans surprise le plus répandu en France. On trouve ensuite l’appellation « moellon » et en 3e position le mot « bloc béton ». Le « quéron » arrive quant à lui bon dernier.
Et vous personnellement, comment appelez-vous votre parpaing ?